Dans le monde de la déficience visuelle, l’invention du braille doit être comparée à celle de la presse à imprimer – sa naissance n’a été rien de moins qu’une révolution.
L’invention de la roue, du feu, de la presse à imprimer… Toutes ces avancées ont fait en sorte que la civilisation humaine a fait un grand pas en avant qui n’aurait jamais pu être imaginé auparavant.
Au XXIe siècle, nous avons peine à comprendre l’influence considérable de ces inventions, mais nous vivons notre propre évolution avec l’arrivée de l’intelligence artificielle.
La presse à imprimer a desserré l’étau que l’élite détenait sur l’apprentissage. Il était désormais possible pour les gens ordinaires de lire, d’apprendre des métiers et de devenir, pour ainsi dire, une classe moyenne. Elle a déclenché les mouvements nationalistes; auparavant, il y avait des empires et des groupes de personnes disparates gouvernés par le plus fort. La pensée moderne, les règles de droit et les droits de l’homme n’auraient pas pu être adoptés sans un accès égalitaire à la littératie.
À chaque époque, la littératie, c’est le pouvoir. Grâce à son invention, Louis Braille a révolutionné la vie des gens. Auparavant, les personnes aveugles se fiaient à la connaissance indirecte. La littératie leur a permis de parfaire leur éducation et d’obtenir des emplois à la mesure des époques.
Aujourd’hui, grâce au braille, les personnes aveugles sont des avocats, des politiciens, des programmeurs, des journalistes, des membres du clergé, des enseignants, des auteurs, des philosophes, des musiciens, des linguistes, des théologiens et des chercheurs. Toutes ces professions nous sont accessibles, non seulement parce que les gens qui lisent l’imprimé nous y donnent accès, mais aussi parce que nous sommes alphabètes et que nous pouvons accéder aux mêmes renseignements écrits que nos pairs. Nous pouvons déduire, tirer nos propres conclusions, être d’accord ou non avec la tradition, et écrire nos propres témoignages.