Les enregistrements sonores et les synthèses vocales sont des outils utiles, mais ils ne remplacent pas la capacité de lire et d’écrire.
Si le but d’un voyage est la destination, nous devons donc conclure que la lecture et l’écoute d’enregistrements sonores et de synthèses vocales accomplissent la même chose. Si nous résumons la lecture à l’une de ses fonctions, soit celle d’acquérir de l’information, il est extrêmement pratique d’avoir plusieurs moyens pour y arriver.
Cependant, lorsque nous faisons une déclaration telle que « je ne crois pas qu’il y ait une différence entre lire et écouter », ou, pire encore, lorsque nous prenons cette décision pour les personnes sur lesquelles nous avons une certaine influence, nous éliminons non seulement le pouvoir de choix, mais nous fermons la porte à un moyen crucial pour faire avancer la fonction cérébrale qui enrichit notre capacité cognitive, ce qui est tout aussi important.
Lorsque nous étudions pour un test ou que nous menons des recherches, nous décodons le langage de la même façon que nous écoutons les synthèses vocales des lecteurs d’écran, mais nous le transférons à plusieurs parties de notre cerveau (ce qui explique pourquoi bon nombre de personnes trouvent utile d’imprimer un ensemble de consignes complexes ou de les lire avec un afficheur braille).
Le fait d’imposer à tous la lecture par l’entremise de VoiceOver ou de Jaws – sans prendre en considération la personne ou la tâche à exécuter – nous limite d’une autre façon : si nous ne disposons que d’enregistrements sonores et de synthèses vocales, le simple fait d’identifier une boîte de conserve, de noter un numéro de téléphone à l’endos d’une carte professionnelle ou d’écrire une note devient compliqué en raison de la durée de vie des piles des appareils, du port des écouteurs, du bruit ambiant et du temps qu’il faut y consacrer.
Le braille permet une relation transparente avec le monde autour de nous, parce que, qu’on le veuille ou non, les personnes voyantes considèrent l’accès au mot imprimé, au griffonnage, au chiffre, bref, à la littératie, comme un droit, pas comme un privilège, au XXIe siècle. Nous devrions faire de même.